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Kap 2 Dakaœur

by Laurent Cochet

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(and € 400 of pledges)

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C'est parti pour Dakar au guidon d'une Yamaha AG 100 de 1993, dotée de 9 chevaux et d'une vitesse de pointe ébouriffante de 92 km/h. Dakar pour suivre le chemin de chemins des cigognes en hiver, mais aussi et tout comme elles, pour aller chercher Marie Emmanuelle, 5 mois,  qui souffre d'une malformation cardiaque et sera opérée par Mécénat Chirurgie Cardiaque. Allez, tu me suis ? Je t'embarque dans cette folle aventure à condition que tu m'aides à faire opérer Marie Emmanuelle.

 

Il est rare d’aller ainsi droit au but et de pouvoir répondre, sans même y réfléchir, à cette étourdissante question: « et si demain tu ne devais retenir qu’une seule photo de tous tes voyages à moto, quelle serait-elle? ».


Celle-ci. Celle que je te montre là, en photo. Celle-là même qui est enregistrée dans les favoris de mon téléphone avec un gros coeur juste à côté ,comme pour encore mieux dire « J’AIME ». Une véritable symbolique, une représentation parfaite des extrêmes absolus que produit aujourd’hui ce monde souvent injuste.

Le contexte ? Avec Amaury, lors de notre Cap Nord-Cape Town, nous venions de pénétrer au Nigéria, pays clairement annoncé comme compliqué sur le site « France Diplomatie » du Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères.

Pourtant, nous n’avions guère le choix pour poursuivre notre route vers l’Afrique du Sud. On a donc planqué notre cash où on pouvait, on s’est armés (moralement) et on a plongé au coeur de cet « enfer » par la grande porte: la capitale Lagos avec ses risques élevés d’agression. 

 

J’en ai traversé des pays sinistrés, délabrés, dégondés, ruinés, mais là … j’avoue que je n’avais jamais vu ça. Partout cette sensation qu’une guerre venait de se produire. La pauvreté, des coupeurs de route, des décharges à ciel ouvert, des fumées noires, j’ai même fini par penser que George Miller s’était forcément inspiré de cette atmosphère asphyxiante pour réaliser son chef d’oeuvre dystopique: Mad max.

Avec tous ces contrôles inopinés et sans raison aucune (réalisés kalachnikoch pointées vers nous) le temps nous semble long. Interminable. Chaque ville supplémentaire traversée est une épreuve et des risques supplémentaires. L’anarchie est totale, il nous arrive pourtant de ne plus pouvoir nous faufiler avec nos motos au milieu de toute cette pollution et surpopulation. 

 

Vidés physiquement et moralement, en proie à de réels vertiges, nous tentons de marquer une pause dans une station service à la sortie de Bénin City. Comme d’habitude, les stations sont des « points d’ancrage » pour cette pauvreté absolue en quête de quelques centimes ou de nourriture laissés par ceux qui ont encore les moyens de faire le plein dans leurs véhicules.

Une mère et sa gamine d’à peine un an attirent mon regard. Le fixent, l’aimantent, l’hypnotisent. Les mains artistiquement décorées de henné, la mère serre tout contre elle sa gamine au visage innocent et angélique. Je m’approche pour faire une photo qui déclenche la fierté chez la mère tandis que la gamine me décroche un incroyable sourire. Franc, net, implacable. Synonyme pour moi de l’innocence de l’enfance. 

 

A partir de là, je ne vais cesser de me demander régulièrement ce qu’est, depuis, devenue cette âme si pure. Au point d’en faire réaliser une immense peinture par l’artiste Yann Châtelain que j’avais croisé au fin fond du Pérou lors d’une cérémonie chamanisme et dont j’apprécie le travail.

Désormais, tous les jours en descendant dans mon salon, ce sourire me saute à l’âme. Oui chaque jour. Avec quand même pas mal de joie mais aussi avec beaucoup interrogations sur son devenir et un certain vague à l’âme.

Depuis ce voyage, trois années se sont écoulées. Trois années où je ne cesse de penser à ce que je pourrais faire pour ne pas faire que … voyager. Certe voyager pour découvrir le monde, te le raconter, te faire rêver mais voyager dans le vide quand même. Tu vas dire que j’ai l’esprit tordu mais je vais t’expliquer mon cheminement. A force de voyager, j’ai vu des cigognes un peu partout. Beaucoup en Pologne, Lituanie, Estonie, en Roumanie. Mais aucune cet hiver. D’où cette question essentielle: mais où vont les cigognes en hiver ? Pour celles qui choisissent la route de l’ouest, nombre d’entre elles filent jusqu’au Maroc, se déplaçant au gré des courants d’air, abattant jusqu’à 300 kilomètres par jour.

C’est à la fois beaucoup pour une cigogne de 3 kilos seulement. Mais finalement pas tant que ça si tu décides de suivre leur parcours à moto. Pas tant que ça sauf si … sauf si tu prends une toute petite moto pour mieux vivre le chemin de leur migration et apprécier leur « performance ». Tiens une Yamaha AG 100, un deux-temp d’à peine 9 chevaux, ça serait bien non pour faire ça ? Un truc sans autoroute ballotté par les courants d’air, la pluie, le vent, le froid mais aussi caressé par le soleil qui finit toujours par revenir. Un truc fait de bivouacs, juste lorsqu’il est temps de se poser parce qu’il faut bien récupérer entre quelques milliers de battements d’aile.

Alors soit. Puisqu’on parle d’éloge de la lenteur, de prendre son temps, va donc pour cette petite Yamaha AG 100 de 9 chevaux et de 1993 (sa véritable année de conception est de 1973 et elle n’a quasiment pas changé depuis). Et puis, tu sais la AG 100 est sans doute la moto japonaise qui fut la plus vendue en Afrique du fait de sa fiabilité, de sa capacité à transporter des moutons. Alors forcément, elle se sentira bien au milieu des cigognes, au Maroc, qu’en France. Oui mais voilà, à force de chercher où vont les cigognes en hiver, j’ai bien vu que les plus courageuses poussaient carrément jusqu’en Mauritanie (le parc du Diawling) et même jusqu’à Dakar.

Alors OK, OK, va pour Dakar avec ma AG 100 sur les traces des cigognes. Finalement, on est pas à quelques milliers de kilomètres près. C’est là que toute cette histoire a définitivement retourné mon cerveau. La cigogne, c’est elle et tu le sais forcément qui dépose les nouveaux nés à leurs parents. Alors quitte suivre le parcours des cigognes, autant aller jusqu’au bout de cette belle histoire. A Dakar, Sénégal, au terme de mon périple m’attend Marie-Emmanuelle. Marie-Emmanuelle a cinq mois et souffre d’une maladie cardiaque, nécessitant une opération en France par Mécénat Chirurgie Cardiaque. Alors une fois à Dakar, je vais charger Marie-Emmanuelle dans mon beau baluchon blanc, je vais charger ma moto dans la soute de l’avion et ensemble, on va faire le chemin du retour pour la faire opérer en France.

Voilà, je sais ce que certains pensent. Aide d’abord ceux qui souffrent en France. Il se trouve que ce n’est pas la France que je vais traverser mais l’Afrique. Il se trouve que je vais tout simplement tenter de rendre service à une âme humaine qui en vaut tout autre. Si tu m’aides dans cette mission en donnant (un tout petit peu d'argent ou beaucoup ça n’a pas d’importance) pour faire opérer Marie Emmanuelle, et bien, je te promets que je vais essayer de te raconter, jour après jour, la plus belle des histoires de moto et de cigogne. Jusqu’à Merzouga, Chegaga, Mhamid, Tarfaya, Guergerat, Atar, Chinguetti la ville ensablée, Guerb El Richa (l’oeil de l’Afrique) et enfin Dakar. Tu m’aideras sans doute et aussi à avoir un peu moins d’interrogations lorsque je croise le regard innocent de cette gamine nigériane qui trône dans mon salon. Avec tout ce que je te fais vivre, tu me dois bien ça non ;-)

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  • Franck P - 04/28/2025

    Un don pour Ema mais surtout pour l'optimisme et l'humanisme de Laurent.
  • Donateur A - 03/20/2025

    Merci Lolo, merci pour tout.
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